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VERS LES SOMMETS

belles lettres qu’elle avait reçues de lui. Elle était déjà rendue à ne plus imaginer une existence possible pour elle sans lui. Elle désirait ardemment voir sa vie s’unir à la sienne pour toujours !…

Si pris qu’il fût par la pratique de sa profession, il ne put résister, un jour, au plaisir de se donner de petites vacances. Du reste, le Dr. Lemire le lui conseillait fortement. Ses desseins d’amoureux le guidèrent dans la direction à prendre. À vingt milles de Saint-Paul-du-Gouffre, en pleine forêt vierge, sous le ciel des plus hautes Laurentides, un beau lac mirait sa surface d’argent : le lac des « Anges ». Comme membre du club de ce lac, il avait droit, chaque été, d’y passer une semaine et d’y amener quelques amis.

— Ce serait magnifique, se dit-il un matin en se rendant à son bureau de Saint-Loup-les-Bains, ce serait magnifique, si nous allions, ma mère, la famille Clément et moi, vivre quelques jours à ce beau lac. Il faut croire qu’il réalisa son rêve, car une semaine plus tard les deux familles prenaient leurs ébats au lac des « Anges ».

Quelles heures d’exercices à canoter ! Quels moments d’intimité et de griseries sentimentales Françoise et Jules vécurent ensemble ! Le soir, ils