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VERS LES SOMMETS

Il l’écoutait parler, comme on écoute une musique. Il entendait battre son cœur, comme on entend des notes mélodieuses. Une émotion intense le pénétrait. Un désir d’affectueuse caresse lui secouait l’âme. De sa personne si bien découpée, se dégageait tant de charme !

Elle dit encore, d’une voix plus douce, entre haut et bas :

— Je trouve que les hommes sont méchants. La plupart d’entre eux font passer avant tout l’intérêt personnel. Que les dévouements sont petits, que les appétits sont grands ! Ceux qui te combattent savent bien, va, que tu es supérieur, que tu es l’homme nécessaire dans les circonstances. Mais leur vénalité étouffe la voix de leurs sentiments. Ils veulent un homme malléable, et toi, tu es l’incarnation de l’honnêteté, de la droiture et de l’esprit d’indépendance.

Il leva vers elle des prunelles reconnaissantes. Dans son ensemble de lainage gris pâle, sous sa toque de velours, elle était vraiment ravissante. Il ne put résister au plaisir de le lui dire en prenant congé d’elle :

— Tu es chic, Françoise, puis affectueuse, gentille et philosophe, même psychologue… Mais