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VERS LES SOMMETS

dissent des machinations. Ils ont des intérêts personnels à sauvegarder. Il vaut mieux ne pas les déranger. Ceux-là heurtent leurs idées, discutent fort, mais sans penser à mal. Pourtant en cet avant-midi de soleil, des armes se fourbissent quelque part, une poudre de guerre voltige en certains endroits. Oui, dans une officine, on prépare les créatures à voter à la convention. En ce haut lieu, le mot d’ordre fatal leur est donné : pour aucune considération ne pas choisir LeBrun.

— Jamais le parti ne se relèverait, dit Ledoux, le visage provocant, si vous votiez pour ce misérable !

Le brillant avocat le savait depuis la minute où il avait accepté la candidature. Mais, confiant en la droiture de ses nombreux amis et partisans, il espérait triompher de la bassesse et de l’intrigue de ses quelques adversaires. Il avait dit assez leurs vilenies, leur âpreté au gain, les privilèges dont ils jouissaient, pour espérer leur défaite. Il raisonnait ainsi :

— Si les délégués veulent absolument faire la volonté de quatre chefs qui les tiennent depuis une heure dans une salle close afin d’essayer l’achat de leur vote, je reste assuré que, devant l’enthousias-