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XI

Le jour de la convention pour le choix officiel du candidat est arrivé. C’est le plus joli des matins de juillet. Un ciel lavé, au visage pur, rit au-dessus des têtes. L’air chargé d’arôme circule mollement. Des centaines de bruits se croisent. Il est neuf heures. Dans les herbages constellés de marguerites et d’immortelles, bruissent des milliers d’insectes rassasiés de pollen, grisés de nectar.

La principale rue de la petite ville de Saint-Étienne se remplit déjà de monde et de voitures. Un peu partout des groupes houleux se forment. On en voit près du Bureau de Poste, à côté de la Banque de Commerce, du magasin Legris, en face du Palais de Justice. Sur plus d’une personne, s’aperçoit une physionomie de bataille. Les uns causent presque à voix basse, sans gestes qui trahissent une passion quelconque. Les autres parlent sur un ton élevé, bruyant, à découvert. Ce n’est que le triomphe du parti qu’ils désirent. Rien d’autre chose. Ils ne sont pas dangereux. Ceux-ci our-