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VERS LES SOMMETS

— Tu constateras bientôt, jeune homme, que c’est plus qu’une obligation de se faire admettre par nous, que c’est une condition indispensable pour triompher.

— Bien que j’aie voulu rompre avec cette mauvaise coutume, répondit Jules, toujours maître de lui, j’admets qu’à cause de notre longue intimité et de votre influence politique, il aurait été préférable que je vous eusse appris personnellement la nouvelle de ma candidature.

Puis après avoir reconnu sa faute, il ajouta :

— La raison de mon silence a été que je m’attendais à une farouche désapprobation de votre part et que je voulais, en ce faisant, servir la cause des candidats, les sortir de leur état d’esclavage. Il m’a semblé qu’il était temps qu’un homme osât briser cette quasi séculaire sujétion indigne d’électeurs libres.

C’était surtout, en parlant ainsi, le motif de libération qu’il tenait à souligner devant un de ceux dont dépendaient toujours les élections. Boisclair entendait avec dépit bourdonner à ses oreilles ce mot métallique de libération.

Ne pouvant plus maîtriser sa colère, il s’écria :