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VIII

La nouvelle qu’une délégation avait prié Jules LeBrun de se porter candidat se répandit comme une traînée de poudre. Un grand danger menaçait le comté ! Peut-être le pays tout entier ! En tous cas, quatre familles allaient périr ! Les plus sages se devaient de prendre les moyens d’éviter une catastrophe ! La mobilisation générale s’imposait ! L’ennemi envahissait le territoire ! Déjà le canon grondait ! L’incendie rougeoyait le ciel ! Quelle horreur ! Et dire que tout ce mal venait d’un jeune homme que de braves gens avaient sollicité sans avoir prévu de telles conséquences ! Les malheureux ! Les autocrates de la démocratie hurlaient :

— Au voleur ! Au voleur ! La maison brûle ! La maison brûle !

Non, le calme ordinaire régnait dans le comté, la paix sous les toits. Point de senteurs de poudre qui explosait, point de cliquetis de poignards qui flamboyaient au clair. Point de flammes qui serpentaient vers le ciel, point de voleurs qui pillaient,