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VERS LES SOMMETS

briguer leur suffrage. Il se souvenait encore du combat intérieur qu’il eut à soutenir contre les magies de la gloriole, contre son chagrin de décliner l’honneur quand il eut pesé sagement le pour et le contre. Il était de corps et d’âme à la fascinante carrière marine, comme on appartient de cœur et d’esprit à son pays, à sa ville, à sa famille, à tout ce qu’on a de plus cher.

Jules ne lui laissa pas le temps de poser la question qui lui brûlait les lèvres.

En le voyant apparaître au salon, il lui dit tout naturellement :

— Monsieur Clément, votre futur petit-fils vient de se rendre aux désirs de ses amis. Il sera candidat aux prochaines élections.

— Mes félicitations et mes sympathies, monsieur Jules, fit le vieillard. Mes félicitations, parce que vous allez au champ de bataille. Mes sympathies, car on ne va pas à la guerre sans qu’il en coûte. Vous y trouverez des épreuves. Toutefois je me réjouis de votre belle décision. Un homme comme vous a sa place marquée au sein des conseils de la nation, surtout au moment où s’affirment avec tant de brutalité de si nombreuses déficiences dans tous les domaines.