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aussi connu que possible. Dans ce but, il ne sera pas inutile de suivre une méthode favorite de l’auteur de l’Émile, en remontant aux origines pour connaître la raison des choses. C’est donc sur la jeunesse de cet enfant extraordinaire et sur les impressions qui lui vinrent de son entourage que nous allons diriger l’objet de cette étude. Heureux serions-nous si nous pouvions faire sentir à ses détracteurs qu’il faut le plaindre avant de le blâmer, et à ses encenseurs que les abîmes dans lesquels notre concitoyen nous plonge parfois sont bien propres à faire réfléchir sur les misères de l’homme, quelque heureusement doué qu’il soit.

Qu’il nous soit permis d’abord de rectifier une opinion émise par J.-A. Galiffe père[1] et qui a été reproduite encore il y a quelques années dans l’Almanach de J.-J. Rousseau[2]. Voici comment s’exprime l’auteur des Notices : « La famille Rousseau était sur un très-bon pied à Genève à son arrivée, et ses liaisons avec la famille noble de Budé, venue du même lieu et du même temps, donnent lieu de supposer qu’elle était noble aussi, ce qui ne serait probablement pas fort difficile à vérifier, si la chose en valait la

  1. Notices généalogiques sur les familles genevoises, 1829-1836.
  2. Publié par Marc Viridet, ancien chancelier. Genève, 1861.