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que nous avons vu nous empêche de le croire. Il est plus probable qu’il s’agit ici de ces recrutements si fréquents que faisaient les maisons d’horlogerie de la colonie genevoise de Constantinople ; nous avons dans les minutes de notaires plusieurs actes de ce genre[1]. Quant à devenir horloger du sérail et à s’élever en peu d’années aussi promptement à une dignité qui ne devait pas s’accorder au premier étranger venu, cela paraît plus étonnant encore. On a publié les actes qui ont été conservés de la colonie de Constantinople[2]. Malheureusement les documents pour la période qui nous occupe sont rares, mais avant et après ils sont assez considérables. On voit que la colonie ne laissait point partir un des siens pour la mère-patrie sans le charger de quelque missive pour la Compagnie des Pasteurs ou le Conseil, comme cela eut lieu en 1667, en 1671, en 1709, et il est assez singulier que parmi ces messagers ne figure point un personnage de cette importance. Toutes ces familles étaient vouées au commerce de l’horlogerie et de la joaillerie ; une lettre du 22 juin 1725 rapporte que leurs membres étaient reçus avec plaisir chez les Représentants des Puissances européennes, que

  1. Pierre Vignier, V, 63, 67, 68, 69 ; VI, 63, 80, 128, 136, etc.
  2. Bulletin du protestantisme français, X, XI.