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portait pas à l’envie, mais il n’aurait point dit non plus que sa famille, quoique sortant du peuple, s’en distinguait par ses mœurs, et ses Confessions, dont le style et les idées respirent quelque emphase, laisseraient percer une allusion à l’égard de si belles alliances. Ce n’est donc que d’une manière incidente que les Rousseau ont été alliés au patriciat. Ces souvenirs eux-mêmes n’eurent, à notre avis, aucune influence sur l’esprit de Jean-Jaques, mais nous ferons observer que l’historien précité est bien excusable d’avoir dépassé son but, lorsqu’on se rappelle la manière dont les biographes étrangers ont dépeint, dépeignent encore le milieu de Rousseau[1].

Si ses premières impressions furent entachées de quelque irritation, ce fut bien plutôt la faute de ses proches, et nous allons en conséquence étudier de près la parenté rapprochée de cet homme illustre. Son grand-père, David Rousseau, avait épousé[2] Suzanne, fille de Jaques Cartier, citoyen, et de Pauline Argand, d’une famille de la bonne bourgeoisie. Il en eut douze enfants, et sur ces douze enfants, six seulement vivaient

  1. Dans son livre tout récent sur la littérature du 18e siècle, M. Paul Albert définit le père de Rousseau : moitié artiste, moitié ouvrier.
  2. Registre des mariages, à la Chancellerie, 26 août 1666.