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peine. Peut-être y trouverait-on une des causes de cette irascibilité de caractère qui vient souvent du dépit de se trouver dans une position sociale inférieure à celle où l’on voit ses parents et ses relations habituelles. Rousseau était fort bien allié à Genève, et quelques-uns de ses proches parents étaient riches. Il a parlé lui-même de ceux qu’il avait du côté de sa mère. Son père était cousin germain d’une dame Passavant, dont une belle-sœur était femme de noble Jean Revilliod, et un beau-frère marié à une demoiselle Pictet, fille d’un premier syndic. Il était issu de germain des frères Guainier, mariés à des demoiselles Gautier, Marcet, et de Normandie, et d’une dame Butini, dont la fille épousa le professeur Vernet et fut mère de Mesdames Fabri et Lullin de Châteauvieux. Il avait eu pour parrain le syndic Jean de Budé, Sr de Vérace : une cousine germaine de son père avait épousé noble Jacob Trembley, dont la famille était une des plus puissantes de la République. Assurément, Jean-Jaques Rousseau n’avait pas besoin de parents pour s’illustrer, et ils ne lui servirent à rien que, peut-être, à exciter cet esprit de susceptibilité pointilleuse qui le rendit si malheureux ; mais il est bon de savoir que ce n’était pas un homme de rien, qu’il tenait à la bonne