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L’impôt progressif n’absorbe jamais ni le capital ni le revenu, il met seulement un frein nécessaire à l’excès de l’accaparement de la richesse. C’est là cependant, une objection présentée avec plus ou moins d’habileté ou d’inconscience par les adversaires de la réforme fiscale.

Cette objection repose sur une erreur. Il est facile de le démontrer par le tableau suivant qui fait sauter aux yeux l’exagération avec laquelle on cherche à tromper un public peu habitué à raisonner en cette matière.

Prenons pour exemple un chiffre assez élevé de revenu, 2 600 000 par exemple, produit par un capital de 86 000 000, intérêt réduit à 3 %. Suivons à chaque échelon de revenu le résultat obtenu en impôts avec progression de 4 à 12 % à partir seulement du chiffre de 1000 fr. de revenu :

Le tableau suivant prouve que, tout en progressant l’impôt ne diminue le revenu que dans une proportion laissant intacte une part très importante au contribuable, ce qui n’arrive pas avec les impôts actuels, surtout quand ils touchent aux petits contribuables.