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CHAPITRE iv

Absorption des produits du travail par l’impôt, la spéculation et l’usure.


Nous venons d’établir l’extrême inégalité existant en France dans la répartition de la richesse.

Cette même inégalité existe peut-être encore davantage en ce qui concerne le produit du travail.

Pendant que plus de la moitié des Français sont privés de tout capital ou n’en possèdent qu’une fraction infinitésimale, l’autre portion, jouissant de la possession d’une part beaucoup plus importante du capital, trouve encore une supériorité considérable dans le produit du travail : la possession d’un capital, une instruction supérieure, l’influence de l’hérédité, le milieu social assurent à cette partie privilégiée des revenus infiniment plus élevés que ceux de la classe qualifiée de prolétaire.

Et cependant dans la distribution, dans la répartition des impôts, nos lois actuelles n’ont tenu aucun compte de cette énorme disproportion. Au contraire, il semble souvent qu’elles se sont attachées à maintenir les impôts établis par des lois surannées, ou même à en créer de nouveaux, comme si le problème consis-