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sous forme d’intérêts et de fermages, fruits eux-mêmes du travail ;

3o Et un revenu du travail proprement dit, de 16 milliards.

Mais la grande famille française a aussi des dettes qui se chiffrent par des sommes considérables :

1o L’ensemble des citoyens, la collectivité représentée par l’État doit, en capital, environ 31 milliards et même près de 36 milliards, si on compte les dettes des communes, et des départements[1].

2o Les dettes des particuliers envers d’autres particuliers (hypothèques, prêts divers, avances de toutes natures) sont évaluées à 15 milliards ;

3o L’État doit aussi des pensions, rentes, indemnités de toutes sortes à d’anciens fonctionnaires et employés, dont on évalue le capital à 7 milliards et la charge annuelle à 270 millions.

4o Enfin, les dépenses courantes annuelles d’intérêt général constituant ce qu’on appelle le budget de l’État, s’élèvent à 3 milliards 700 millions, et si on y ajoute les dépenses des communes et des départements, on arrive à peu près à 4 milliards à payer chaque année.

Avant d’aller plus loin, faisons observer que si les 4 milliards de dépenses générales n’avaient pas d’autres sources que le produit du sol et des capitaux mobiliers, ils absorberaient le produit net du sol en entier, et qu’ils prendraient encore un tiers du produit

  1. Dans son Cours d’Économie Politique (Guillaumin et Gauthier-Villars), M. Colson, conseiller d’État, ingénieur des Ponts et Chaussées, évalue les dettes de l’État à 31 milliards, celle des départements à 528 millions, celles de Paris à 2 milliards 298 millions, enfin celle des autres communes de France à 1 milliard 536 millions, et les charges annuelles à 1 milliard 303 millions pour l’intérêt de ces dettes.