bien les statistiques les mieux vérifiés. La science économique et orthodoxe a fait faillite, et elle amènera aussi la faillite de l’État, si on la laisse fonctionner plus longtemps. Que dire d’un édifice social bâti tout entier sur l’injustice la plus flagrante ? En exigeant de nos députés une loi positive sur les réalités économiques, nous aurons plus gagné en dignité et en indépendance qu’en restant figés dans nos abstractions politiques et perdus dans les détails sans portée de projets irréalisables.
Par une sage et profonde réforme du système fiscal le droit de propriété, si vivement attaqué aujourd’hui reposera sur une base inébranlable ; la justice et l’intérêt général.
Ce n’est pas seulement aux candidats à la députation à exposer leur profession de foi ou leurs programmes ; c’est au peuple, puisqu’il est souverain, à imposer ses conditions a ses mandataires, et parmi ces conditions, la réforme profonde du système fiscal. Nous arriverons peut-être ainsi à résoudre le problème social, pacifiquement, dans la mesure du bien général, au lieu d’en abandonner la solution à la violence possible des passions révolutionnaires. On créerait un état social qui se traduirait ainsi : pas de travailleur sans capital, pas de capitaliste sans travail : traduction moderne de la forme féodale : pas de terre sans seigneur, pas de seigneur sans terre.