touche, puisque la dette publique absorbe plus du quart des dépenses générales. Il convient donc de ramener à la terre l’épargne du cultivateur ; pour cela il faut, par une meilleure distribution des impôts, le dégrever, en totalité ou en grande partie, quand il ne possède que le nécessaire pour lui et sa famille. L’impôt actuel frappant la terre, prélève le quart du produit de la culture, sans tenir compte de la situation personnelle du possesseur ; de là le découragement et le dégoût de la profession.
L’impôt progressif est là, comme la suprême ressource dans notre état économique, le plus lourd qui existe. La sagesse consiste à ne pas exagérer la progression et à la rendre supportable même à la grande fortune qui ne peut pas être supprimée, mais touchée avec mesure, afin d’empêcher la destruction complète de la petite et de la moyenne richesse.
La grande fortune n’est pas une coupable, mais elle est certainement un danger. En supportant l’impôt dans une plus grande proportion, elle jouera le rôle économique utile à la société toute entière, à la satisfaction et dans l’intérêt bien entendu, même de ceux qui la possèdent. C’est un fait constaté à peu près dans toutes les parties de la France ; que les grands domaines n’ont conservé leur valeur que là où ils sont entourés d’un grand nombre de petites propriétés ; c’est la présence des petits cultivateurs qui fait la valeur de la terre.
Qu’il me soit permis de terminer cette étude par les mêmes réflexions que faisait, il y a plus d’un demi-siècle, le grand écrivain déjà cité, dans l’un de ces