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le résultat avec le moins d’effort possible, et ici s’ajoute une véritable question de justice et de bon sens.

On fait grand bruit des habitations à bon marché, des jardins pour les ouvriers, des pensions pour les travailleurs vieux ou invalides.

Commençons donc par une administration à bon marché, par une exonération des charges qui pèsent sur eux, et nous aurons le reste par surcroît. Supprimons ce qui est injuste et absurde ; nous n’avons que faire des savantes théories et des spéculations transcendantes. C’est plus simple, et à la portée de toutes les intelligences : retranchons les faux bourgeons, les drageons, les gourmands qui épuisent l’arbre social, et il donnera pour tous fleurs et fruits.

En ce qui concerne la monumentale utopie des retraites ouvrières, on peut lire l’exposé de la question par M. Paul Delombre à la réunion du 4 juin 1901, et la critique du projet de loi, par M. Cheysson. On verra que les difficultés sont telles, qu’elles arrivent à constituer une véritable impossibilité.

Ce qu’il y a de plus pratique, de plus juste, de plus moral, c’est de permettre au travailleur de faire des économies, une épargne suffisante pour ses vieux jours ; l’exemption de tout impôt, jusqu’à un chiffre déterminé de revenu, est l’une des mesures qui peuvent donner ce résultat.