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cercle vicieux on fait parcourir à ces 2 millions. C’est autant qui retombe, sous une autre forme, à la charge de la masse. Alors, à quoi bon cet impôt qui finit par être supporté par celui qui le perçoit, non sans ces frais d’écriture, de papier, de manutention de fonds, de voyages, de bureaucratie, incombant à toute manipulation financière. Qu’on le supprime donc, et s’il le faut, qu’on ajoute ces 2 millions aux cotes des gens aisés et riches, qui, eux, n’ont pas besoin d’hôpital, de mont-de-piété et de bureau de bienfaisance.

Voilà que plus loin nous trouvons encore :

À la charge des établissements hospitaliers et incurables 46.000 francs ;

Des orphelinats, refuges, dispensaires, crèches, 41.000 francs ;

Des sociétés d’assistance mutuelle ; de prévoyance et de secours mutuels, 65.000 francs ;

Enfin, comme le fisc n’oublie pas même les petits profits, 3.700 francs à la charge des monts de piété. Comme toute cette longue série concerne encore la pauvreté, l’indigence, la misère, pourquoi maintenir ces impôts malfaisants sur ces établissements de bienfaisance ? On dirait que c’est pour le plaisir de remplir les cadres tout faits de cette officielle et minutieuse statistique.

Tout cela est à peu près aussi juste, aussi rationnel qu’une patente de misère qu’on pourrait créer sur la tête de tous les pauvres, mendiants et miséreux vivant de la charité et de l’assistance, en liberté ou dans les hospices.