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ont pu être payées en très grande partie sans contre coup sur les classes populaires, et sans grever l’avenir ; les classes riches en ont seules subi les conséquences immédiates. On dit même que c’est l’influence politique de ces classes, fatiguées d’une pareille surcharge, plutôt qu’un sentiment d’humanité, qui a amené le gouvernement à conclure la paix. L’income-tax aurait eu ainsi une heureuse influence sur la politique.

Il fonctionne bien, sans trop de récriminations par suite de nombreuses causes d’exemption. Mais comme il atteint les revenus industriels difficiles à apprécier, les enquêtes ont établi que 40 % des contribuables, de la catégorie des banquiers et des industriels font des déclarations inférieures à la réalité. Quelques-uns, plus délicats, ont fait, de ce chef, des restitutions de 250.000 et même de 375.000 fr. au Trésor. Il ne donne lieu du reste, à aucune inquisition ni indiscrétion désagréable. Le fisc attend les évènements qui, tôt ou tard, mettent les fraudes en évidence (Réformes fiscales de M. Charton, p. 697 — Paris — Guillaumin 1901).


Ajoutons que cet impôt a été fixé, d’abord à 2 pence (0 fr. 20) de 100 à 150 livres de revenu, et à 1 schilling 4 pence (1 fr. 65) au-dessus de 150 livres, pour chaque livre sterling. Mais la progression ne se fait plus sentir au-dessus de ce chiffre. On donne, en Angleterre, la raison de cet arrêt dans la progression. D’après les coutumes, les traditions anglaises, remontant à l’origine même de la nation, l’aristocratie riche supporte des charges considérables, municipales, judiciaires, religieuses, militaires, scolaires, etc.. On cite de puissants lords se déchargeant notamment de leurs fonctions judiciaires, en fournissant des traite-