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toujours par se solder sur l’impôt général qui frappe la classe laborieuse.

L’income-tax, depuis 1865 à 1876, ne s’est perçu que sur les revenus supérieurs à 100 livres sterling (2.500 fr.). À partir de 1876, il n’a atteint même que les revenus supérieurs à 150 livres sterling (3.750), pour exempter même depuis 1895, 160 livres sterling (4.000 fr.).

Le taux de l’impôt a varié, par livre sterling, de 2 pence (20 centimes) à 1 schilling 2 pence, suivant les besoins, c’est-à-dire, de 20 centimes à 1 fr. 45, ce qui, converti en francs, représente o fr. 80 centimes pour 100 fr. de revenu, à 5 fr. 80.

L’élasticité de cet impôt qui n’atteint que la classe riche, a permis ainsi au gouvernement anglais de parer à toutes les dépenses extraordinaires que la politique militaire, ou des accidents climatériques rendaient nécessaires. Ainsi, pendant la guerre de Crimée, il a produit 16.000.000 de livres (400.000.000 de francs), pour tomber, pendant la paix, et les années prospères, de 1875 à 1877, à 4.000.000 de livres sterling (100.000.000 de francs) et remonter ensuite, pendant la guerre contre les Boers, en 1901 et 1902, à 27.500.000 livres sterling (687.500.000 fr.)

Ceci explique comment la Dette publique anglaise, au lieu d’augmenter, comme chez nous, et à perpétuité à chaque période de guerre, se maintient à peu près au même chiffre, le jeu de l’income-tax étant là pour couvrir, sans recourir à un emprunt, les dépenses extraordinaires occasionnées par les guerres. Ainsi, tout récemment, les dépenses de la guerre sud-africaine, qu’une politique impitoyable jugeait nécessaire,