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à intéresser le laboureur à rester dans son pays, au lieu d’aller chercher de quoi vivre dans les vastes contrées d’Amérique où la culture est plus avantageuse. La population irlandaise avait diminué de trois millions d’habitants en soixante ans.

Nous avons en France plus de cinq millions d’Irlandais, moins malheureux, heureusement, que leurs frères de misères, mais Irlandais tout de même, quoique mieux traités : ce sont nos métayers, nos tenanciers, nos censitaires, nos fermiers, payant aux propriétaires rentiers plus de 900 millions de fermages chaque année. Le capital de cette rente énorme qui épuise notre sol, serait amorti en moins d’un siècle moyennant de bonnes lois civiles, fiscales, financières et la suppression de notre procédure barbare, le tout combiné avec une échelle d’amortissement, dans le genre de celle qui a servi de base aux arrangements entre l’État anglais et les Irlandais.