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CHAPITRE XIX

Aujourd’hui les conditions sont plus favorables à la réforme




Aujourd’hui, fort heureusement, la crise économique et sociale que nous traversons n’a pas l’imprévu et l’intensité de celle du XVIIIe siècle. Nous avons l’expérience chez nous et chez nos voisins, une richesse générale supérieure, une sorte de sagesse acquise, qui nous permettent d’essayer des réformes utiles, sans passer par des mesures violentes ou révolutionnaires. Je crois donc devoir maintenir les propositions énoncées plus haut, malgré les essais infructueux signalés par M. Gomel. Les temps sont changés et les hommes aussi. La classe riche qui possède en France une partie très considérable de la fortune générale, doit savoir quels sont ses devoirs envers la classe laborieuse et aussi que des abus prolongés amènent toujours une crise violente, puisque l’histoire est pleine de ces enseignements. Le plus sûr moyen d’éviter les orages révolutionnaires est encore de les prévenir par cette sorte de paratonnerre politique qui s’appelle la Justice. C’est par là que notre société