Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/552

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nisme, par toutes les grandes écoles philosophiques, qu’elle a passé dans le droit canonique, et de là jusque dans la Déclaration des Droits de l’Homme. Ce n’est pas dans trente ans que la classe ouvrière devrait profiter d’une législation à trop longue portée ; c’est de suite, avec son concours intelligent et prévoyant, qu’elle pourra résoudre la question. Il suffira pour cela d’une bonne loi fiscale.



Nos caisses d’épargne ont joué un rôle utile au début en favorisant la formation du petit capital. Le prix de la terre était très élevé, la petite épargne ne pouvait guère s’y employer ; d’un autre côté, l’État n’était pas encore sous le poids d’une dette publique énorme et d’un budget écrasant. La situation a changé : les caisses d’épargne ont un inconvénient grave ; elles mettent l’État en jeu, elles le grèvent d’une charge et d’une responsabilité qui peuvent devenir dangereuses, surtout pour lui et quelquefois pour les épargnistes qui, d’après la loi, ne peuvent pas, dans certaines circonstances données, retirer en totalité les sommes versées. Il y aurait là aussi quelque chose à changer. Le cultivateur surtout aurait mieux à faire que de porter ses économies, quand il en fait, à l’État ; ce serait de les consacrer à augmenter l’étendue de ses champs ou d’en perfectionner la culture ; mais il a contracté facilement l’habitude de compter sur un revenu sans rien faire, ne se doutant pas qu’il supporte lui-même, sous forme d’impôt, au moins un quart de l’intérêt qu’il touche, puisque la dette publique absorbe plus du quart des dépenses générales. Il