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POST-SCRIPTUM





Au moment où j’écris ces lignes, le Parlement se dispose à voter une loi sur les retraites ouvrières avant la loi sur les impôts. Il me semble que c’est mettre la charrue avant les bœufs. Le plus avisé, le plus habile ministre des finances peut à peine établir l’équilibre de notre budget ; le plateau de la balance, côté des dépenses, est sans cesse plus lourd que son vis-à-vis, côté des recettes. Et voilà qu’on va mettre encore dans le premier un poids plus lourd que jamais. En supposant que cette loi soit ce qu’il y a de plus favorable à la classe ouvrière, elle ne constituera, au début, qu’une très légère amélioration puisque les ouvriers âgés aujourd’hui de vingt à vingt-cinq ans auront à attendre au moins trente ans avant d’en profiter.

Dans l’intervalle, ils auront, au contraire, à prélever sur leur salaire un versement de 4 % par an dans l’industrie, et de 5 centimes par jour dans l’agriculture. À 65 ans seulement la retraite sera de 360 francs par an pour les premiers et de 240 pour les seconds. À cette époque, le budget aura à payer 230 millions pour les pensions, d’après M. Guyesse