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naux se plaisent à déclarer excentrique, avait promis à ses invités, parmi lesquels se trouvaient Mme Réjane et Mlle Jeanne Granier, un dîner « extra ». Il le fut, puisqu’il revint à la somme de 50.000 francs !

Et dire qu’à Londres, le même jour, des milliers de personnes n’ont pas eu de quoi satisfaire leur faim, dire que parmi ces derniers, il en est qui sont morts, faute de nourriture !

Je crois avoir répondu à toutes les objections que l’on peut faire au système devenu nécessaire de la progression de l’impôt. Un aimable correspondant, à qui j’ai communiqué mon manuscrit, m’écrit ces mots par lesquels je veux finir cette longue dissertation :

« Au point où vous laissez la question, il ne reste à nos riches propriétaires de titres qu’à faire leur nuit du 4 août. Ce n’est qu’une affaire de bonne volonté et de sacrifice, si tant est que ce soit un sacrifice que de perdre cent sous pour en conserver mille ».

Et maintenant la parole est à nos législateurs, non pas à ceux d’aujourd’hui qui paraissent impuissants à résoudre le problème ; ils n’en ont pas le courage, mais aux législateurs de demain ou, plutôt, aux citoyens électeurs qui ne seront peut-être pas éternellement assez naïfs pour se laisser piper par des mots.