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pendant comme initiateurs en tant de choses, même à examiner avec attention ce système, le seul qui puisse rendre plus supportable et moins dangereuse la situation économique et sociale où nous nous trouvons.

Voici un nouvel exemple de ce parti pris de rester enlizé dans cette étrange, dans cette déconcertante erreur.

Dans son dernier ouvrage : Le Retour à la terre, M. Méline établit d’après les statistiques les plus minutieuses que l’impôt prélève sur les produits agricoles 21 % d’après M. Fourquet ; 36 % d’après M. Klotz et même 41 %, l’intérêt de la dette hypothécaire compris. À côté de cet épuisant prélèvement au détriment de la terre, il fait remarquer que la richesse mobilière contribue seulement pour 7 fr. 60 % aux frais généraux de la nation. Et comme si cette injustice n’était pas encore suffisante, la petite propriété rurale est, en outre, écrasée et souvent anéantie dans son capital même, par nos lois civiles et de procédure, sur les partages, les licitations, les hypothèques et par des formalités de toutes sortes.

Les conséquences inévitables de cet état de choses ne se sont pas fait attendre, elles s’aggravent chaque jour davantage.

Déserteurs des champs et des ateliers, plus de quatre cent mille vagabonds ne reconnaissent plus aucune des lois des sociétés civilisées ; on ne sait plus où les loger ; les tribunaux judiciaires cherchent à se décharger de cette corvée sur les administrations départementales qui se les renvoient d’une contrée à l’autre, sans pouvoir les fixer nulle part.