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Sur le « Retour à la terre » de M. Méline

(Paris, Hachette 1905)





Cette malheureuse question de l’impôt sur le revenu a le don de tourner toutes les têtes à l’envers, même les meilleures. Il n’est guère possible de trouver une raison à ce phénomène que dans l’influence de l’hérédité et dans une vieille habitude devenue, selon Pascal, une seconde nature ; on dirait que nous tenons essentiellement à payer des impôts sans savoir ni pourquoi, ni comment, ni combien.

Nous avons vu les exagérations en cette matière, de Lamartine, de Proudhon lui-même, de M. Jules Roche, de M. Kergall et de tant d’autres. On dirait qu’une sorte de fatalité s’en mêle ; qu’une fée malfaisante a passé le mot d’ordre répété sans réflexion, sans examen par les nombreux écrivains, publicistes, journalistes, économistes qui ont, en France, à traiter la question de la réforme fiscale.

Pendant que toutes les nations qui nous entourent, quoique bien moins chargées d’impôts que nous le sommes, ont adopté le revenu vrai, le revenu personnel comme base légitime de l’impôt, nous nous refusons, nous autres Français, qui nous donnons ce-