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Facilité de la réforme





En réalité, que faut-il pour faire passer la réforme proposée de la théorie et de la période des discours à la rédaction d’une loi et à son application ?

Tout simplement deux choses : d’un côté, un peu plus d’indépendance chez nos gouvernants vis-à-vis des détenteurs des milliards ; d’un autre côté, un peu moins de crainte, de préjugés et d’esprit de routine dans la grande masse des citoyens. Il ne s’agit pas, comme les timorés paraissent le redouter, de préparer les voies à une sorte d’expropriation universelle, à la mise en commun de tous les biens, suivant l’utopie collectiviste. Il s’agit, au contraire, d’assurer un peu de bien-être et d’indépendance à tous, par la propriété personnelle rendue plus accessible, en faisant une meilleure part au travail, et en apportant à l’appropriation de la richesse les limites dont le bon sens, la justice, la prévoyance de tous les grands législateurs ont parfaitement reconnu la nécessité.

Comme application, quoi de plus simple ? Chaque citoyen fournit le tableau ou la déclaration de ses biens et revenus. Point n’est besoin pour cela de bouleverser, en quoi que ce soit, le mécanisme de notre