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même finit par reconnaître que ses terres, avec leur seule part légitime de l’eau lui sont plus profitables qu’avec cette quantité trop grande transformée en marais dangereux.

Appliquons cette figure au monde économique, et nous avons le tableau vrai de ce qui s’y passe :

Le ruisseau qui féconde la terre, c’est le travail de tous fournissant à chacun le nécessaire. Survient l’homme fort, s’emparant du produit pour augmenter sa part de richesse. Rétablissons l’attribution de ces produits ; laissons-les à ceux qui les font naître, et chacun aura la portion de biens et de liberté que comportent sa nature et son travail. C’est ce que j’ai cru utile de dire en attirant l’attention sur le défaut du mécanisme social et de la législation fiscale au milieu desquels se meut notre société moderne.

On agite la question du concordat religieux passé entre Bonaparte et Pie VII. On cherche le moyen d’établir sur des bases plus solides les relations du monde religieux et du monde laïque ; on résoudra sans doute cette grave question. Le même législateur a contribué à la rédaction d’un autre concordat entre le travail et le capital ; c’est notre code civil, préparé par la Révolution et le droit coutumier des siècles passés. Ce pont jeté entre la société qui finissait et celle qui commençait ne paraît plus avoir la solidité nécessaire ; ses piles cèdent sous le poids du temps, des choses et des hommes.

On a cru bien faire d’introduire dans ce monument législatif un élément nouveau, l’usure, élément de discorde, dont on n’avait pas prévu toutes les consé-