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Que l’impôt peut contribuer à une plus équitable répartition de la richesse





L’introduction du prêt à intérêt, c’est-à-dire de l’usure, dans la législation depuis la fin XVIIIe siècle, a modifié profondément les relations du capital et du travail. Le capital, armé de l’usure légale, n’est plus l’associé du travail ; il en est devenu le tyran, l’exploiteur sans frein et sans merci. L’ancienne société, malgré ses autres défauts, a pu traverser quinze siècles, grâce, sans doute, à la proscription de l’usure, proscription maintenue avec soin par le droit canonique. La classe ouvrière, la classe rurale, malgré leur infériorité légale, ont pu surmonter les difficultés et les inconvénients du régime féodal. Aujourd’hui, la barrière qui protégeait ces classes jusqu’à un certain point, est supprimée. Elles sont en face du capital plus puissant que jamais qui les arrête par l’usure dans leur aspiration et leur tendance à la propriété et à l’indépendance.

L’impôt sur le revenu avec progression, comme mesure générale, et la mutualité dans ses applications particulières aux groupes divers, à la condition que les capitalistes puissants s’y incorporent dans le