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Sous le titre original : la poule aux œufs d’or, paragraphe VII, M. Kergall, toujours persuadé que c’est ruiner le travailleur que d’empêcher les grandes agglomérations de capitaux prélevés sur le travail au profit de quelques-uns, pense démontrer que le travailleur verrait son salaire diminuer si le capitaliste millionnaire payait un peu plus d’impôts. Examinons de près ce problème : Si le travail produit une chose utile à la société, et il faut bien l’admettre, puisque sans cela il ne trouverait pas à placer son produit, ce travail sera toujours commandé par le besoin social. À supposer même qu’il n’y ait plus de capitalistes assez puissants et assez riches pour exploiter le travail, croit-on que la société se priverait de ce travail ? Elle demandera ce produit dont elle a besoin au travailleur lui-même, sans passer par le capitaliste plus ou moins patron et usurier. L’industrie n’existera pas moins, puisqu’elle répond à un besoin social. Un plus grand nombre de petites industries enrichiront un plus grand nombre de travailleurs. Et ceux-ci, quand il le faudra, s’associeront parfaitement entre eux dans les cas où il est utile de réunir des efforts qui seraient impuissants, étant isolés. Ils pourront, ainsi, lutter contre le capital trop exigeant, comme celui-ci le fait par l’association capitaliste qui, actuellement, tend à faire disparaître la petite industrie en la ruinant. Autour des grandes industries créées par l’association des capitaux, on ne voit plus que des serfs de l’atelier, de l’usine, des magasins, obéissant à une sorte de maître anonyme qui ne les connaît même pas et les traite comme une sorte de machines à renvoyer quand elles sont usées. De là les grèves et les luttes violentes qui ne résolvent rien et font souf-