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Et le critique termine son triomphant raisonnement par ces mots : C’est après avoir commencé par partir en guerre pour remédier à une inégalité qui n’existe pas, ou n’existe plus, que nos gens aboutissent à manquer ceux qu’ils voulaient atteindre et à frapper ceux qu’ils prétendaient dégrever. Que ceux qui connaissent quelque chose de plus complet et de mieux réussi comme sottise veuillent bien lever la main.

Si fait, M. Kergall, il y a quelque chose de plus complet que cette prétendue sottise ; c’est la fausseté très réelle de vos calculs et l’incontestable erreur de vos conclusions.

Ce qui est vrai, c’est que ces 800 millions d’impôts qu’il s’agit de remplacer sont supportés en France presque en totalité par la classe pauvre, besogneuse, laborieuse ; ils sont l’une des causes qui la maintiennent dans l’ignorance, la misère, le vagabondage trop souvent criminel, l’état d’esprit révolutionnaire et anarchiste. Il y a plusieurs autres causes ; je le sais, et je me propose de les signaler ailleurs ; mais celle-ci existe, et il est possible de la supprimer.

Sous le paragraphe VI, M. Kergall attribue les retraits de la Caisse d’épargne à la menace de l’impôt sur le revenu. Or, si l’on admet l’exemption d’impôt à la base, même sur un revenu assez faible de 400 francs provenant d’un capital et sur 800 francs produits par le travail, il est difficile de voir comment le revenu de 1.500 francs placés à la Caisse d’épargne pourrait être atteint, puisqu’il ne dépasse pas 45 francs.