Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/467

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tout ce qui n’appartient pas à la caste sacrée, j’allais dire à la sacrée caste.

Il est malheureux que notre enseignement classique, avant de nous lancer, souvent désarmés dans la mêlée sociale, ne nous prémunisse pas par quelques leçons générales sur les phénomènes économiques, contre les fâcheux effets de notre ignorance en cette matière. Tout le monde ne passe pas par l’École de droit.

Sous le paragraphe IV intitulé : l’Impôt sur le revenu, instrument de popularité, M. Kergall cherche à démontrer que cet impôt frappera surtout le travail, puis, qu’on pourra toujours dissimuler les revenus des capitaux. En ce qui concerne le travail, il est en contradiction avec ce qu’il vient de dire précédemment au sujet de l’industrie, du commerce, des professions libérales qui représentent le travail supérieur. Quant aux revenus des capitaux, j’ai dit ailleurs que la dissimulation sera à peu près impossible, en tout cas très dangereuse, du moment que les valeurs seront nominatives ; et je répète que le travail, à coup sûr bénéficiera de la réforme, au moyen d’une certaine exemption à la base, de la déduction pour cause de dettes ou de charges de famille, puis de la progression sur la richesse. Ce sont là des conditions qui ne se rencontrent pas, en effet, dans les projets du gouvernement, ce en quoi je suis d’accord avec M. Kergall pour les critiquer. Il ne s’agit pas ici de capter des suffrages par une apparence de réformes, mais d’introduire la justice, avec une certaine prudence, dans une des lois les plus importantes pour notre société.