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publiques d’épaule, suivant l’énergique expression du critique. Et cela revient à dire qu’il est nécessaire de demander à la richesse acquise, aux revenus considérables déjà réalisés, une participation aux charges publiques plus grande qu’au travail, si l’on veut que celui-ci conduise, à son tour, ce qui est naturel et juste, à cette possession d’une part de la richesse qu’il produit lui-même. Cela n’a rien d’impossible, de subit, de révolutionnaire, ne renverse aucune des situations actuelles ; cela, avec le temps, facteur indispensable des réformes vraiment utiles et durables, corrigera les vices/ les injustices, résoudra les difficultés du temps présent plus sûrement que les brusques changements proposés par les partisans décidés de la suppression de la propriété individuelle.

Le système de M. Dufay, ajoute M. Rouxel, comme tous les systèmes d’impôts progressifs et dégressifs, présente un grave inconvénient. Près de 11 millions de personnes sont exonérées. Ce nombre comprend bien 3 millions d’électeurs qui commanderont les dépenses publiques et qui n’y contribueront pas. Que l’impôt porte sur le revenu ou sur le capital et qu’il soit progressif dans une aristocratie, c’est ce qui peut être admis, mais dans une démocratie, où ce régime conduirait-il ?

Où ce régime conduirait ? Tout simplement à la pacification sociale. Ne disons pas qu’il créerait trois millions d’électeurs qui commanderaient les dépenses publiques sans y contribuer. Le remplacement des 800 millions d’impôts que je propose, laissera