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propriété : mais l’esclave est un bien meuble, le colon est un bien immeuble. »

Le colon gallo-romain est remplacé aujourd’hui par le cultivateur propriétaire et le cultivateur fermier ou métayer. Ce n’est plus la loi qui les attache à la terre comme accessoire inséparable ; c’est la seule nécessité de vivre ; c’est déjà un progrès. Un autre progrès à réaliser sera de les traiter par la loi fiscale au moins sur le pied d’égalité avec les autres contribuables, et de ne pas leur demander une plus grande part de leurs revenus péniblement acquis, plus grande que celle exigée du rentier.

M. Dufay ne voit pas, ajoute M. Rouxel, que ce sont les lois, l’État, les impôts, qui sont les sources de l’excès des inégalités sociales.

Au contraire je ne le vois que trop. Ce sont bien les lois, l’État, les impôts tels qu’ils existent et fonctionnent aujourd’hui, qui ajoutent aux inégalités sociales, les aggravent, les rendent insupportables pour un trop grand nombre, et c’est pour cela même que je réclame, comme beaucoup d’autres, la correction de ces lois et de ces impôts.

Pour y remédier, dit M. Rouxel, il ne s’agit pas de faire d’autres lois, de confier à l’Etat d’autres attributions, de changer les charges publiques d’épaule ; il n’y a tout simplement qu’à supprimer les causes de ces inégalités extrêmes, qui ne sont pas naturelles, mais légales et statales.

Je crois, au contraire, que, pour corriger des lois, il faut d’autres lois ; qu’il faut changer les charges