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ce pas une honte qu’en France l’impôt frappe même les hôpitaux, les orphelinats, les bureaux de bienfaisance ? À l’impôt ordinaire, on ajoute même un impôt de plus, la taxe de mainmorte, par la raison, sans doute, que la misère ne meurt jamais. Mais la thèse de M. Dufay devient très discutable lorsqu’il recommande l’impôt progressif comme un moyen d’arrêter les abus de la richesse et de niveler les fortunes. Est-il juste de conférer à un gouvernement démocratique le pouvoir de confisquer ce qu’il lui plaira d’appeler le superflu des riches ? Et qui peut assurer que ce mode de taxation ne tournera pas au détriment des pauvres eux-mêmes ? Il y a un côté du problème que M. Dufay a trop laissé dans l’ombre : c’est celui de la répercussion de l’impôt. Même payé par les riches, l’impôt finit toujours par être supporté par la masse de la nation. M. Dufay n’a que trop raison lorsqu’il reproche aux électeurs de ne pas comprendre que le meilleur député est celui qui promet le moins de places, le moins de bureaux de tabac et, en même temps, le moins d’impôts. Que voyons-nous aujourd’hui ? C’est en promettant un nouvel impôt qu’on obtient les suffrages des électeurs !… Quoi qu’il en soit, au moment où l’on va nous forger ce nouvel impôt, la brochure de M. Dufay mérite d’être lue par tous ceux que la question intéresse.

De son côté, le Bulletin de la Société de législation comparée, en février 1905, a rendu compte de la manière suivante de cette même brochure :

Nul problème financier n’est d’une actualité