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de familles. C’est dans cet esprit que l’on prépare, pour un avenir peut-être peu éloigné, une situation économique assez semblable à celle qui a produit l’énorme bouleversement inattendu qui est venu sur prendre la vieille société à la fin du XVIIIe siècle.

Il y eut aussi, à cette époque, des critiques traitant de poisons qu’il faut cacher, des remèdes proposés aux inconvénients et aux vices de la société que l’on prenait probablement comme aujourd’hui, pour l’expression même de la justice et de l’intérêt général.

L’auteur de la note peut se vanter de connaître les hommes. Il s’imagine qu’un homme né avide, insatiable, usurier (il y en a de tels dans toutes les races), va s’arrêter de lui-même, dans sa fureur de posséder toujours davantage, sur un simple conseil moral, sans qu’une bonne loi vienne mettre une limite à son appétit. Qu’il regarde donc autour de lui. Le droit de propriété légitime puisant à la source pure du travail, et que l’on appelle jus usendi et fruendi n’est-il pas détruit par le jus abutendi sans limite ? L’excès du droit n’est-il pas la négation du droit lui-même, comme l’ont si bien reconnu toutes les grandes, les prévoyantes législations !

L’économiste a cru faire une objection très grave au principe de la contribution progressive en disant qu’on la modifiera suivant les besoins du trésor ou la passion politique. Mais rien n’est plus naturel que de modifier les impôts et le taux des impôts suivant les besoins du trésor. C’est ce qui s’est fait dans tous les temps et chez tous les peuples. Après notre funeste guerre de 1870, on a fait plus que de les modifier, on en a créé une vingtaine de nouveaux. Quant à la pas-