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loin de modifier ma manière de voir au sujet de l’impôt. Il me semble plus que jamais que ces 100.710 citoyens dont la fortune a si bien progressé peuvent, sans grand dommage pour eux, payer un impôt qui aura aussi progressé. Ils seront même, malgré cette progression de l’impôt, toujours au-dessus de l’échelle, et ceux qui sont en bas auront pu s’élever un peu.

Mais non, messieurs les ploutocrates et économistes ne veulent pas qu’on touche à cet admirable ordre de choses ; cela ferait crouler ce superbe échafaudage social le plus beau, disent-ils, et le plus juste existant sur la planète. Sur notre budget de 4 milliards, qui grandira sans doute encore, il faut continuer à en faire payer la moitié et, si possible, les trois quarts, par ces 12 millions d’heureux épargnistes qui ont encore l’audace de se plaindre lorsque 4.500.000 d’entre eux possèdent de 20 sous à 500 francs, et que 4 millions encore plus heureux possèdent de 500 à 2.000 francs.

On a bien raison de dire : L’homme n’est jamais content de son sort.