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Cela confirme mes calculs précédents. Aussi m’est-il impossible de comprendre le chant de triomphe par lequel cet article du journal le Jura républicain du 8 octobre 1904, termine l’exposition de ce tableau. Il dit : « On ne trouve pas, chez nous, d’immenses fortunes particulières, mais on compte une infinie quantité de petits rentiers, de petits porteurs de titres, de petits propriétaires, qui disposent de ressources et de revenus modestes. »

Comment, il n’y a pas là d’immenses fortunes particulières, quand vous venez d’établir que 100.000 personnes possèdent plus du tiers de la richesse générale ? En revanche, vous trouvez une infinie quantité de petits rentiers, de petits porteurs de titres, de petits propriétaires qui sont, en effet, tellement petits, que pas un ne peut vivre seulement quinze jours sur son fameux revenu, si la maladie ou le chômage arrivent à le surprendre dans son travail de tous les jours et de toutes les heures.

C’est bien le cas de terminer ainsi cette tirade : « Cette fortune est « démocratisée », et il ne faut pas s’étonner si la « poussière de titres ou de revenus » que l’on possède pendant sa vie se traduit par une « poussière d’héritages et de successions » après la mort. »

Moi non plus, je ne m’en étonne pas ; je serais même beaucoup plus étonné s’il en était autrement, et si cette poussière de titres et de revenus ne se traduisait pas, après la mort, en poussière encore plus impalpable. Pulvis es, ô miser, et in pulverem reverteris.

Eh bien, ces explications de M. Neymarck sont bien