Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et 50.000 pour le reste, en moyenne, pour 2.000 francs par tête ; tandis qu’en France, 1.776.045 patentés paient 136 millions, soit 51 francs par tête.

Mais c’est là précisément l’énorme injustice de notre système ; réduisons donc le nombre des négociants patentés à 433.000 comme en Angleterre, si on tient à ce chiffre, et laissons en paix dans leurs pauvres échoppes les 1.333.000 autres prétendus négociants ; demandons aux riches commerçants seuls, les 136 millions que produit cet impôt perçu actuellement, pour une grande partie, sur de pauvres gens qui ont à peine de quoi payer les loyers de leur magasin ou de leur habitation. On peut lire, à ce sujet, le rapport de M. Turquan, percepteur à Lyon, se plaignant des frais s’élevant à 48 % qu’il est obligé d’ajouter à des patentes de 1 à 5 francs.

Qu’on appelle impôt sur le revenu le système proposé ou qu’on l’appelle income-taxe, peu nous chaut ; puisque l’income-taxe est jugé légitime de l’autre côté de la Manche, pourquoi son similaire, l’impôt sur le revenu, ne serait-il pas aussi juste ?

Passons en Prusse avec M. Jules Roche. « Là, paraît-il, les lois de 1891 et 1893 sont arrivées à la perfection en fait d’articles à travers lesquels les fraudes fiscales ont peine à passer. »

Et c’est ce que déplore l’orateur habitué à notre système où, more gallico, tout est de bonne et honnête prise quand on joue avec le fisc. Et puis là-bas, de l’autre côté du Rhin, ce sont les électeurs, d’abord classés en primaires et en secondaires suivant leur