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humbles, tandis que le résultat habilement dissimulé, est d’épargner les possesseurs des grandes fortunes. La réforme bien comprise et que demande le parti populaire est de faire supporter une plus grande part des charges publiques par ces derniers, et c’est là précisément la raison de l’opposition.

Nous allons suivre l’orateur dans le développement de son long discours.

Dès le début, il avoue que la doctrine de l’impôt sur le revenu, considéré en soi, abstraitement, comme un théorème de géométrie sociale est incontestable ; elle est la plus juste que l’on puisse formuler. Video meliora, proboque.

Après un aveu aussi favorable à cette nature d’impôt, on attend que l’orateur cherche les moyens de l’appliquer, ne serait-ce que pour remplacer celles de nos impositions qui sont les plus injustes, les plus compliquées, les plus onéreuses, et dont les conséquences sont les plus fâcheuses, au point de vue du développement de la population. Pas du tout. Nous sommes, paraît-il, si mal partagés par la nature, que la méthode reconnue la plus juste est précisément celle que l’on déclare inapplicable. Deteriora sequor. On oublie tous les vices de notre fiscalité actuelle, et on fait le procès, avant la lettre, c’est le cas de le dire, au système proposé, dont on exagère ou dont on invente les inconvénients, ce qui est facile, aucune expérience sérieuse n’ayant été faite.

L’orateur déclare que l’impôt personnel, c’est l’enfance de l’art fiscal ; il ne lui en veut pas parce qu’il