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la ville, il allait jusqu’à dire que « ce serait rendre un grand service à l’agriculture que de brûler toutes les villes qui ont plus de vingt mille habitants. » C’est bon à dire, mais tâchons de faire mieux. »



Enfin, j’ai prétendu que la rente sur l’État doit être soumise à l’impôt comme toutes les autres valeurs, sur quoi M. de Resnes fait cette observation :

« N’y a-t-il pas quelque chose d’injuste et même d’odieux de la part de l’État dans l’acte de frapper d’un impôt à son profit l’intérêt qu’il sert à son créancier ? »

Dans son ouvrage célèbre, la Dîme royale, Vauban l’a suffisamment démontré, il y a deux cents ans. L’assimilation de l’État à un débiteur et d’un porteur de rente à un créancier est une erreur. L’État paie l’intérêt ou l’arrérage de sa rente à qui ? Au porteur du titre et celui-ci paie son impôt à l’État, non pas comme un créancier que le débiteur lèserait de son droit, mais comme débiteur à son tour, d’une contribution aux charges générales dont il profite comme tout autre citoyen ! En droit et en fait, après examen sérieux de la question, la dispense d’impôt sur le revenu de la rente n’est pas soutenable. L’échange de service, la soulte qui résulte de cet échange sont les mêmes pour toute espèce de valeur. Il n’y a donc aucune bonne raison de traiter le revenu produit par la rente autrement que tous les autres revenus. Il entrera dans le compte du revenu total du contribuable quoique produit par la rente sur l’État.