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La loi du 23 août 1871 a chargé les primes d’assurances d’un impôt de 9,52 %, y compris le décime et les frais. L’impôt pèse sur les risques et non sur le capital assuré.

L’estimation des risques est-elle identique à la campagne et à la ville ? Non, et on ne peut en vouloir aux compagnies, qui ont établi l’échelle de leurs primes, selon la nature des objets garantis.

En conséquence, la récolte de ferme, la maison couverte en chaume subiront une prime plus élevée que la maison solidement construite, bien couverte de tuiles et renfermant des marchandises d’une facile préservation. C’est la justice même. Mais où l’iniquité commence, c’est quand l’État s’en vient prendre pour base de son impôt le montant même de la prime ; nous avons alors l’impôt sur le danger couru, l’impôt sur la misère.

Je donnerais à cette étude des proportions exagérées, si je prenais à tâche de signaler toutes les inégalités dont est victime le paysan dans la répartition des charges fiscales. Les pouvoirs publics ne se sont pas occupés de l’agriculture, ou s’ils se sont parfois tournés vers elle, ç’a été pour la frapper d’impôts nouveaux. Cette injustice sociale est encore un hommage rendu à la terre, toujours généreuse et jamais épuisée.



Sous le titre « Champs en friche », M. Perrot continue ainsi :

« Nous n’avons eu ni peine à établir le fait de l’émigration rurale, ni difficulté à en signaler les causes.