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tante encore, la création, l’entretien, la permanence des bonnes races d’animaux.

« On pourrait encore démontrer, par bien des exemples, l’influence heureuse de la grande propriété aristocratique et permanente dans la même famille, sur la prospérité d’un peuple. Mais cela nous entraînerait trop loin. »

Je répète que le morcellement de la propriété n’a rien de commun avec sa répartition : la grande propriété, les grands domaines renferment souvent des centaines de parcelles, c’est ce qui donne l’illusion d’un nombre considérable de petits propriétaires, j’entends de ceux pouvant vivre du travail agricole. En ce qui concerne la Franche-Comté, voici un tableau qui nous renseignera.


Répartition de la propriété du sol en Franche-Comté


La plupart des économistes célèbrent comme une marque d’aisance générale le grand nombre des petites propriétés en France. La statistique de 1887 pour les trois départements de la Franche-Comté va nous donner une idée assez exacte, en cette matière, à peu près dans toute la France. Il est facile de se rendre compte de l’état d’anémie où se trouve la petite propriété, réduite depuis quarante ans surtout à prendre non plus sur ses revenus, mais sur son propre capital, c’est-à-dire à se dévorer elle-même, pour faire face aux charges publiques et à ses propres