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effet, parce que je n’en ai pas trouvé d’autre dans la langue courante. Le latin l’appliquait à la grande fortune immobilière : la similitude des effets produits m’autorisait peut-être à l’appliquer aussi à la grande richesse mobilière. Nous disons, en effet, tous les jours : placer ses fonds, avoir des fonds disponibles. Je demande pardon à M. de Resnes de l’avoir offusqué, même dans une simple question de fond, comme si les questions de fond (c’est le cas de le dire) n’étaient pas suffisantes. Puis il ajoute qu’il est « facile à empêcher ces grandes accumulations de richesse par l’expulsion en masse des juifs et des mesures prises contre les métèques, et, ainsi, de parer au danger qu’il y a à laisser les forces financières et politiques entre les mains d’étrangers à la nation. Mais, pour arriver à ces résultats, la première chose à faire c’est l’expulsion de la République. Ce n’est que sur le tombeau de la Gueuse qu’on pourra rebâtir.

« Quant à des latifundia, immobiliers, et nous rentrons ici dans le vrai sens du mot, je voudrais bien savoir où l’on en trouverait en France. Je ne vois, dans les nombreuses et sérieuses revues tant agricoles qu’économiques publiées de nos jours, que lamentations sur le « morcellement de la propriété. Il ne m’est pas encore arrivé de lire un seul article contre les latifundia, preuve qu’ils n’existent point. La grande propriété est nécessaire. Seule elle garantit les progrès de l’agriculture, le perfectionnement des machines, la mise à l’épreuve des inventions nouvelles, l’étude et l’application des bons procédés de culture et, chose plus impor-