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merce, l’industrie, les affaires en général. C’est une mesure tyrannique émanant du plus pur esprit jacobin et non l’acte d’un gouvernement sérieux.

Si l’on poussait à sa limite logique le raisonnement de M. Dufay sur les pénalités à appliquer au capital essayant d’échapper à sa tyrannie, nous ne voyons plus que la totale confiscation, qu’il admet déjà en partie. Et pourquoi pas la guillotine ?

Ou tout cela n’est pas sérieux, ou c’est l’indice d’un état d’esprit très grave et, en constatant une pareille perturbation mentale chez un ancien notaire, riche, animé de bonnes intentions et homme de bien, on ne s’étonne plus de l’anarchie épouvantable, morale et déjà matérielle en partie, où se débat notre malheureux pays.

Je suis d’autant plus touché de l’intérêt que M. de Resnes veut bien porter à mon état mental, que nous ne sommes pas du même avis sur bien des points, comme on l’a vu. Fidèle à son parti-pris d’exagération, il voit du jacobinisme dans une mesure de justice, ayant pour but une meilleure distribution des impôts, et pour résultat la suppression d’une des causes les plus fréquentes des perturbations révolutionnaires. Il faut des capitaux, c’est-à-dire des réserves d’énergie économique, pour provoquer les grandes entreprises ; qui le nie ? Je dis seulement qu’au point où nous en sommes arrivés, le capital n’utilise que peu et n’aide pas le travail suivant le rôle qu’il devrait jouer, et encore qu’il l’exploite ; il a perdu le sens de sa destination logique, providentielle.