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Voilà encore un plaidoyer à côté. Qui empêche de réformer ce fâcheux état de choses sans impôt sur le Revenu ? Le manque d’argent ?… Qu’on en vole et qu’on en gaspille moins !

Qu’on dépense moins, je suis d’accord, c’est ce qui arrivera certainement quand la richesse payera davantage. Sur les revenus ou sur le capital, peu importe, la richesse payera fatalement ce que la misère ne payera plus.



Au sujet des titres au porteur qui pourraient, par leur nature, échapper facilement à l’impôt, j’ai expliqué qu’une loi obligera tous les porteurs de ces titres à les rendre nominatifs, ce qui n’amènerait pas une perturbation, puisque les cinq sixièmes de ces valeurs sont déjà des titres nominatifs. Voici l’objection de M. de Resnes.

La suppression d’un type de placement aussi commode que le titre au porteur redoublerait la prudence des capitaux. D’autant plus qu’actuellement, le capital traqué de toutes parts a plutôt besoin d’encouragement que de menaces.

La suppression du titre au porteur augmentera ses défiances. Au lieu de mesurer sa participation aux affaires, il leur fera défaut complètement. Est-ce là ce que l’on veut ?

Qu’on équilibre les impôts entre le capital mobilier et le capital immobilier, rien de plus désirable, mais supprimer le titre au porteur pour mieux atteindre le capital, c’est atteindre le com-