Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/345

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On peut donc dire, sans faire un jeu de mots ni un jeu de chiffres, que l’impôt progressif en chiffres est le seul vraiment proportionnel aux facultés du contribuable, si on envisage, comme le faisaient les Athéniens, approuvés par Montesquieu, la situation de la personne ; et que l’impôt proportionnel en chiffres est progressif en sens inverse des facultés du contribuable ; autrement dit, que le taux de cet impôt diminue à mesure que la richesse du citoyen augmente.



Ensuite, M. de Resnes critique l’impôt sur le capital qui, suivant moi, doit s’appliquer à toute espèce de richesse, aussi bien à la richesse de luxe, tels que châteaux, parcs, collections artistiques, etc., qu’aux richesses produisant des revenus en argent. Et il ajoute :

Emporté par la logique de son faux point de vue, M. Dufay trouve injuste que ce mode de richesse ne soit pas frappé d’impôts. « Et cela, dit-il, pour une raison bien simple, c’est que ce mode de propriété représente un capital énorme qui est ou qui a été prélevé sur la masse de la richesse générale et profite en réalité à celui qui le possède et à aucun autre. Il lui donne un vrai revenu, non pas à la vérité en argent, mais en luxe, en bien-être, en satisfactions morales et matérielles ».

De telles considérations échappent presque à la discussion tant elles sont peu fondées et même iniques. Sans même examiner la question de savoir si ce capital énorme a été prélevé sur la masse de la richesse générale et n’a pas au con-