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justice n’a empêché l’envie, la haine, les mauvaises passions. Il faut vivre dans les nuées pour croire le contraire. La Révolution est en cours depuis 1789, elle continue sa marche en avant, rien ne l’arrêtera, pas même les os qu’on lui jettera à ronger et qui ne sont pour elle que des apéritifs.

Je ne suis pas pour défendre nos lois fiscales ou autres. Pour la plupart elles valent ce que valaient ceux qui les ont faites, c’est-à-dire moins que rien ; mais où diable M. Dufay a-t-il pris, comme il le dit, qu’elles empêchent le paysan d’accéder à la propriété ? On croit rêver en lisant ces choses. Comment, partout on se plaint de la division de la propriété : on réclame des lois qui en empêchent l’émiettement, entre autres le homestead. Dans tous les villages, la propriété se morcelé ; les paysans, presque partout, quand ils ne sont pas fainéants et ivrognes, ou habitants d’un pays trop pauvre pour les faire vivre, achètent des terres. Le nombre des petits propriétaires est infini et l’on ose nous dire que les lois s’opposent à la multiplication des propriétaires ! C’est purement insensé.

Quant à la maxime socialiste : « Il faut que la terre soit à celui qui la cultive », elle est connue, elle est même usée à force d’avoir traîné dans les réunions publiques et d’avoir été réfutée. Je m’étonne seulement de la trouver sous la plume d’un homme d’affaires, d’un homme d’ordre, qui ne cherche pas, que je sache, à se procurer, en flattant les socialistes, un siège à notre Charenton national du Pont de la Concorde.