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des actes authentiques ; on exportera les capitaux et, avec ce joli système, on aboutira au résultat de tarir, en grande partie, les sources de l’impôt.

Comment fera-t-on dans l’établissement du revenu d’un citoyen, pour ne jamais donner prise à l’injustice ? Et pour discerner la vérité du mensonge ? Supposons même un contribuable ayant recueilli dans une succession des valeurs mobilières qu’un motif quelconque l’a poussé à déclarer. Il les vend, ce qu’il peut prouver par le bordereau de l’agent de change. Il peut alors ou les réemployer à l’étranger, à l’insu du fisc, ou en dilapider la valeur. Que fera-t-on alors ?

Le fisc se laissera-t-il léser dans le premier cas ou, dans le second, commettra-t-il l’abominable injustice, de faire payer ce contribuable pour le revenu de valeurs gaspillées, perdues, d’une manière sotte ou coupable, je le veux bien, mais enfin, qu’il n’a plus ?

La question est insoluble.

Un autre petit problème se présente.

Il y a des gens fort riches, peu, mais il y en a, même en dehors de ceux qui spéculent. Parmi ces richards, il en est qui thésaurisent. Comment atteindrez-vous le revenu provenant de leurs économies ? Avec juste raison, ils s’empresseront, en les plaçant à l’étranger, par l’intermédiaire des agents de change étrangers, de les soustraire, faisant ainsi une opération qui ne laissera aucune trace en France, de les soustraire, dis-je, à la